mercredi 9 janvier 2013

Makers, la nouvelle révolution industrielle.


Le rédacteur en chef de Wired, Chris Anderson, quitte son job pour diriger à plein temps 3drobotics, sa jeune société fabriquant les drones Arducopter.

Il édite à cette occasion un livre enthousiasme sur la nouvelle révolution industrielle.



Voici quelques réflexions que m'a inspiré le livre...

Tous inventeurs

Chris Anderson montre que chacun peut réinventer un produit industriel, à mesure qu'on approche d'un monde ou les ressources s'échangent de façon fluide. La révolution numérique est bien sûr le déclencheur.

A chaque étape de lancement d'un produit nouveau, voici comment obtenir les ressources qui vous manquent  :

Concevoir


Vous n'êtes pas ingénieur ? Invitez donc la multitude a collaborer en ligne sur votre code open source et vos plans open hardware. Vous n'avez pas d'argent pour débaucher les meilleurs chez Google ou Tesla et les installer dans votre bureau à Tourcoing ? Offrez leur juste un problème à la hauteur et il viendront poser leur pierre à votre édifice.

Prototyper

Il est temps de tester votre produit ?

CNC (table de découpe), imprimante 3d , fraiseuse à commande numérique...
Ces outils coûtent moins cher que jamais et son surement disponible dans un makerspace ou fablab prêt de chez vous. Sinon, connectez-vous sur une plateforme type Ponoko et dépensez quelques euros.

Financer votre projet / étudier le marché

Pas d'argent ? 

Montrez ce que vous savez faire sur une page web et vous saurez si le produit est vendable. Cette étude de marché est gratuite. Elle vous a même rapporté quelques milliers d'euros ou plus si le produit a trouvé son marché.
Les plateformes de crowdfunding (financement collaboratif) ne manquent pas : Kickstarter, Mutuzz, Indigogo, Ulule...

Fabriquer

En chine ou sur place selon les volumes et le type de produit. Les places de marché B2B telles qu'Ali Baba ou MFG.com, les plateformes comme Ponoko ou Shapeways vous ouvrent les portes des usines.

La vente et la logistique peuvent aussi être délégués, à Amazon au hasard, mais aussi à un petit atelier prêt de chez vous...


Usine Tesla en Californie

UltraLean

Le parallèle entre l'apologie des petits lots proposée par le Lean et les techniques de prototypage rapide se fait assez naturellement. Ces machines qui ne demandent aucun coût fixe permettent de fabriquer des lots de 1 unité, poussant à l’extrême le concept des petits lots. Avec le développement et la baisse des coûts des machines numériques, le modèle Lean Startup va pouvoir s'appliquer à l'industrie après s'en être inspiré...

Anderson cite l'exemple de l'usine Tesla à Freemont, une ancienne usine Lean ; désormais une gigantesque machine à commande numérique capable de fabriquer n'importe quoi par lot de 1 unité.

La part de bits dans nos atomes augmente : il y a toujours plus de numérique, de code, dans les produits physiques. L'accélération du développement qui en résulte est magique. Le code (software) a souvent une marge de progression énorme avant d'être limité par le matériel (hardware).
À quelle vitesse irait votre PC si Windows était moins gourmand ?

Cela vaut pour mon drone Arducopter : il ne vole pas encore et voici déjà la version 2.9 du code qui va lui permettre d’atterrir automatiquement, sans avoir investi 1 centime de plus dans le hardware ! Tous les deux mois, votre Arducopter gagne en performance, sans toucher au matériel. Ça marche aussi avec ma Nexus 7 qui a déjà connu deux mises à jour d'Android et gère maintenant les sessions, pour le même prix.

Si l'usine Tesla se contente de fabriquer un modèle de voiture avec des robots programmés un par un, elle reste virtuellement capable de fabriquer automatiquement un SUV, suivi d'un scooter puis d'une berline, chacun personnalisé à votre demande... Il "suffit" de faire évoluer son logiciel.

Ces biens personnalisés, donc non banalisés, se vendent plus cher et justifient un éventuel surcoût de production. Ce mouvement participe de l'automatisation et la part de main d'oeuvre se réduit sans cesse dans le coût de fabrication. La délocalisation vers des pays à bas coût de main d'oeuvre devient de moins en moins pertinente face à d'autres critères pour ce type de biens à forte valeur ajoutée.

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